Une politique de l’asile respectueuse des droits fondamentaux

L’un des plus gros drames de la politique suisse de ces dernières années est sans conteste le durcissement du droit d’asile. A grands renforts de millions injectés dans des campagnes haineuses, l’UDC a réussi à répandre l’idée au sein de la population que la politique de l’asile est conduite de manière laxiste dans ce pays , alors que simultanément, le droit d’asile connaissait une période de durcissement sans précédent. Le réfugié est désormais d’abord vu comme un abuseur potentiel ou comme un criminel en puissance. La réalité de son parcours et de son histoire – souvent marquée de faits tragiques – est totalement passée sous silence.

Ce changement massif de perception au sein de la population m’écoeure. Alors que la Suisse n’a jamais autant profité de l’immigration – financement des assurances sociales, dynamisme économique, diversité culturelle, etc. – l’étranger demandeur d’asile est vu comme l’ennemi public à abattre. A Berne, je mettrais toute mon énergie au service d’une politique migratoire plus humaniste. Ceci passe notamment par une réorientation de la politique de l’asile vers sa mission fondamentale, soit l’accueil de personnes en détresse. Le régime d’aide d’urgence, qui consiste à loger pendant des années dans des centres pouilleux des requérants en attente de renvoi, doit être profondément modifié. La magnifique campagne récente de plusieurs ONG à ce sujet a permis de sensibiliser la population à cette thématique. Depuis le décès d’un nigérian lors de son renvoi, le caractère inhumain de l’exécution des renvois a également éclaté au grand jour. Grâce au film récent de Fernand Melgar « Vol spécial », j’espère que ce sujet saura toucher les personnes qui n’ont pas idée des pratiques des autorités.