Le blog de Raphaël Mahaim

La fibre, le nerf et la fracture

La fibre, le nerf et la fracture

par | Mai 24, 2012 | démocratie, Internet | 0 commentaires

La Suisse a fait oeuvre de pionnière dans les années 2000 en introduisant un service universel pour les télécommunications. Ce service comprenait – et comprend toujours – la connexion internet par câble pour chaque foyer du territoire. Mais cette technologie est désormais dépassée. Il est temps de franchir une nouvelle étape… (Intervention de ce matin 24 mai au Forum des 100 à Lausanne).

Je plaide pour un développement massif, jusqu’à chaque foyer du pays, du réseau de fibre optique. En novlangue des technologies, on parle de FTTH – fiber to the home. Autrefois, son coût exorbitant ne permettait que l’interconnexion des centraux téléphoniques. Ce temps est maintenant révolu.

Avec l’internet à très haut débit, l’univers des possibles devient infini. Les applications sont multiples : cyberadministration, bibliothèques en ligne, téléphonie par internet, « cloud computing », éducation à distance, applications médicales, etc. Les maîtres mots sont information, partage, transparence, démocratie, connaissance, liberté, autonomie, prospérité, solidarité. Voilà une avancée basée non sur le bétonnage ou les énergies fossiles, mais sur l’intelligence et l’innovation.

Pour qu’il ne rime pas avec « fracture numérique », le développement de la fibre doit toutefois être maîtrisé, coordonnée, cohérent. A l’heure actuelle, les tronçons de fibre existants s’entremêlent comme des lianes dans la jungle ; des régions sont saturées alors que d’autres sont laissées pour compte.

Le défi est immense et les collectivités publiques totalement dépassées par la guerre que se livrent les opérateurs. Le nerf de cette guerre, c’est le réseau. Celui qui est en est détenteur tient le couteau par le manche ; il peut imposer ses tarifs, dicter sa loi aux concurrents et faire fi des intérêts des consommateurs.

Les collectivités publiques doivent reprendre la main. Comme à Bâle, où il est prévu de raccorder 95% des parcelles d’ici à 2017, pour constituer un réseau sous le contrôle de la ville et de ses organes démocratiques. Des nouveaux mécanismes de solidarité sont nécessaires pour que les périphéries ne soient pas oubliées.

Au siècle passé, il s’agissait de raccorder les foyers à l’eau courante et à l’électricité. Aujourd’hui, en Suisse comme ailleurs, l’accès local à la toile est au coeur d’un enjeu global : la vitalité de la démocratie. Et c’est uniquement grâce à un réseau de fibre que l’on évitera la fracture.

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