Le blog de Raphaël Mahaim

J-3 : Priorité « utopiste » no 5 : une loi fédérale contre la surconsommation

J-3 : Priorité « utopiste » no 5 : une loi fédérale contre la surconsommation

par | Oct 20, 2011 | Economie verte, Générations futures, Qualité de vie, Ressources naturelles | 1 commentaire

Voici la dernière de mes cinq priorités « utopistes » : une loi fédérale contre la surconsommation. Nous vivons dans une société de gaspillage. Dans la vie de tous les jours, nous consommons de nombreuses ressources naturelles dont nous pourrions aisément nous passer sans diminution de confort. Il faut une vision ambitieuse et volontariste de la lutte contre le gaspillage…

D’abord, le compte-rendu de la veille et le programme de la journée :

Le programme du jour: 11h conférence de presse de lancement de campagne de Béatrice Métraux pour le Conseil d’Etat vaudois

Le récit de la veille : j’ai renoncé à la distribution de tournesols pour cause de méchante crève…

  • Nombre de courriels concernant la politique : 35
  • Nombre de téléphones concernant la politique : 1
  • Nombre d’heures consacrées à la politique : 1

Priorité « utopiste » no 5 : une loi fédérale contre la surconsommation

En étant un peu attentif au quotidien, on se rend rapidement compte de la quantité de biens matériels gaspillés chaque jour dans notre société. Les exemples foisonnent. Je pense notamment aux emballages en plastique, au matériel électronique qui se démode à une vitesse éclair, aux gadgets ménagers que l’on remplace à peine endommagés, à tous les appareils consommant une énergie folle en mode stand-by, etc. Il faut à tout prix apprendre à faire mieux avec moins.

Je suis convaincu qu’il est non seulement vital, mais aussi politiquement réaliste à moyen terme, d’infléchir cette tendance. Il faut faire de la lutte contre le gaspillage de ressources et d’énergie une priorité politique, ce qui est loin d’être le cas actuellement. La loi fédérale sur la protection de l’environnement contient de nombreuses dispositions permettant de lutter contre la pollution « à la source ». Mais elle est largement incomplète et ne met pas l’accent au bon endroit, notamment sur les travers de « l’hyperconsommation ».

Ce changement de paradigme, nous le demandons avec notre initiative pour une économie verte, dont la récolte de signatures est actuellement en cours. Le texte constitutionnel proposé par l’initiative permettrait d’ancrer dans la Constitution la nécessité d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles. Les entreprises exemplaires du point de vue de la consommation de ressources seraient récompensées sur le plan économique, par exemple par la création de labels ou par des allégements fiscaux. C’est l’ensemble de l’économie qui doit préparer sa transformation. Plus elle s’y prendra tôt, mois elle aura de difficultés à affronter la pénurie annoncée de pétrole notamment.

Avec un tel cadre constitutionnel, il serait certainement nécessaire d’adopter une nouvelle législation, que j’appelle ici « loi fédérale contre la surconsommation ». Une telle loi aurait pour objectif de traquer les situations de gaspillage dans notre économie et d’en établir une typologie. Pour chaque type de gaspillage, il serait alors possible de prévoir les mesures idoines. Ici, un système de bonus-malus fiscal, là une interdiction de commercialisation, etc.

On voit dans certains cantons apparaître des initiatives allant dans ce sens. Le canton du Jura a par exemple décidé d’interdire les sachets en plastique dans les magasins. Si une telle mesure est accompagnée d’une mise à disposition de sacs « durables » en tissu, alors à l’évidence cela permet de diminuer le gaspillage de plastique sans provoquer pour autant une baisse de confort…

Il convient aussi de trouver des moyens permettant de lutter contre « l’obsolescence programmée » des produits, notamment électroniques. Un ordinateur, même s’il fonctionne encore très bien, est considéré comme obsolète après quelques petites années de vie ; toute réparation devient impossible, car le fabricant ne produit plus les pièces de rechange. Seule solution : le jeter et le remplacer par un neuf, au profit, bien entendu, du fabricant, qui peut ainsi compter sur une nouvelle marge !

Dans la grande industrie, il ne devrait aujourd’hui plus être possible de choisir des procédés voraces en ressources et en matières premières sous prétexte qu’ils sont légèrement moins onéreux. Les ressources naturelles ne sont pas gratuites non plus…

C’est un immense chantier de réflexions qui s’ouvre à nous. Cela demande du courage, de la volonté politique et un brin d’utopie…

1 Commentaire

  1. Xavier

    En tant que vendeur et réparateur d’ordinateurs, je suis confronté tout les jours à ce problème: Réparer ou acheter du neuf. Mes conclusions sont quelques peu différentes des tiennes.

    En réalité dans beaucoup de cas les pièces détachées existent (peut-être pas assez longtemps), mais le problème vient du cout. D’une part les pièces sont relativement cher (elles n’ont pas vraiment augmenté ou diminué), mais surtout, notre main d’oeuvre, en suisse, est très cher par rapport à celle que l’on trouve en Asie, là ou sont fabriqué les ordinateurs. Par contre, sur le neuf, les prix se sont éffondré. Résultat, les réparations ne sont pas compétitives. Il faudrait en priorité améliorer les conditions de travail ( et les salaires), ainsi que le respect de l’environnement sur les lieux de productions. On assisterait à une augmentation des prix en magasin et il est fort à parier que les gens changeraient moins souvent et feraient plus réparer.

    Tu as bien dit utopie non?

    Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Blog

Mes derniers articles

Discuter

Entrons en contact !

Souscrivez à ma newsletter et recevez régulièrement un aperçu de mes activités politiques