Le blog de Raphaël Mahaim

J-25 : Débat de hier soir : petit exercice d’autocritique

J-25 : Débat de hier soir : petit exercice d’autocritique

par | Sep 28, 2011 | Aménagement du territoire, Campagne, Générations futures, Les Verts, Qualité de vie | 1 commentaire

Hier soir, j’ai « croisé le fer » dans un débat à Rolle avec un candidat UDC au Conseil national sur le thème « La Côte en plein boom : quels défis, quelles solutions? ». Organisée par les Verts de Rolle, la soirée était un succès puisque près de 40 personnes sont venues y assister; les discussions étaient nourries et passionnées. Ceci ne m’empêche pas de ne pas être entièrement satisfait de ma « prestation ». Petit exercice d’autocritique à « cœur ouvert ».

D’abord, le compte-rendu de la veille et le programme de la journée :

Le programme du jour : à 6h30, nième séance du bureau des Verts VD consacrée à la question de l’élection complémentaire au Conseil d’Etat VD – puis journée de travail normale

Le récit de la veille: Journée marathon assez terrible, avec des séances politiques à Lausanne sans interruption de 7h00 à 18h30, puis un débat à Rolle de 20h00 à 22h30 !

  • Nombre de courriels concernant la politique : 60
  • Nombre de téléphones concernant la politique : 5
  • Nombre d’heures consacrées à la politique : 14

Débat de hier soir : petit exercice d’autocritique

Les Verts de Rolle ont eu la bonne idée d’organiser un débat en terre rolloise au sujet des thèmes de politique fédérale qui touchent les habitants de la région : logement, aménagement du territoire, vivre ensemble, transports, etc. J’étais opposé à Nicolas Daïna, un ancien député libéral au Grand Conseil désormais candidat au Conseil national pour les couleurs de l’UDC.

Il est inutile de préciser que nous ne sommes pas souvent tombés d’accord. A mes propositions de renforcer l’arsenal de lutte contre le mitage du territoire et l’étalement urbain, N. Daïna répondait que les instruments actuels suffisent et qu’il convient d’éviter toute contrainte supplémentaire pour les propriétaires fonciers. Aux propositions de l’UDC pour lutter contre la prétendue « immigration de masse », je répondais que la logique des « boucs émissaires » rendant les étrangers responsables de tous les maux dont souffre la Suisse est indigne de notre Etat de droit et de notre démocratie. S’agissant du logement, je défendais une vision volontariste du rôle des collectivités publiques pour lutter contre la pénurie et les loyers abusifs. Mon contradicteur refusait toute intervention de l’Etat et s’en remettait à la « sagesse » des promoteurs immobiliers dont l’action serait aujourd’hui entravée par les services cantonaux.

Chacun des deux intervenants a pu présenter les grandes lignes défendues par son parti ; la discussion avec le public a été riche et nourrie. Il n’en reste pas moins que je reste pour ma part un peu sur ma faim. Malgré les retours positifs que j’ai eus après le débat, j’ai le sentiment d’avoir souvent eu de la peine à « captiver » le public comme je l’aurais souhaité. Difficile de dire à quoi cela tient. Parfois on a la conviction d’avoir été très percutant, d’autres fois on est moins convaincu de sa prestation. Et – faut-il le préciser – cette impression personnelle ne correspond pas toujours à la perception du public.

Tout d’abord, je suis trop longtemps resté cantonné au niveau conceptuel. Il aurait fallu quitter les grandes discussions sur les enjeux nationaux de la politique d’aménagement du territoire pour aborder davantage les préoccupations quotidiennes des habitants de la région. Faire le lien de manière intelligible et simple entre une politique publique complexe et ses implications concrètes sur le terrain n’est pas chose aisée. C’est un art très difficile que peu d’élus politiques maîtrisent.

Je regrette ensuite de n’avoir pas su ajouter une touche d’humour dans ce débat resté très cordial mais assez froid. L’humour est une « arme » redoutable si l’on s’y prend avec finesse et esprit d’à-propos. Cela contribue à détendre l’atmosphère toute en cultivant une image sympathique. Objectif manqué hier soir.

Je crois également avoir manqué une occasion de montrer en quoi nous, les Verts, tentons de faire de la politique autrement. Il aurait fallu parler de l’importance de penser à long terme, d’anticiper les changements technologiques et sociétaux plutôt que de les subir, de prendre nos responsabilités pour assurer un avenir viable à nos enfants, etc. Objectif également manqué : l’observateur extérieur devait avoir l’impression d’avoir en face de lui deux politiciens servant un « refrain de catéchisme » des idées défendues par leur parti respectif. La marque de fabrique des Verts – ce qui fait notre spécificité et notre force – n’a pas assez été mise en avant.

C’est un classique : après un débat, je me dis bien souvent que j’aurais dû dire les choses différemment, intervenir sur d’autres sujets, répondre d’une autre manière à mon contradicteur, etc. On est « toujours plus intelligent après », c’est bien connu… Mais ce qui est fait est fait! Il faut simplement s’en souvenir pour tenter de faire mieux la prochaine fois!

1 Commentaire

  1. Nicolas Daïna

    Avec quelques semaines de recul je relis ton débriefing du débat du 27 septembre au Château de Rolle. Je n’en garde pas un souvenir si mitigé dans la mesure où les vrais « problèmes » me paraissent avoir été abordés de manière sincère et explicite. Les propos sont demeurés constructifs et loyaux. Je regrette, comme toi, de ne pouvoir faire passer mes idées avec humour afin de conquérir l’estime des personnes de l’autre bord politique. Ceci dit, je crois que nous avons accompli correctement notre mission de miliciens de la politique.
    Bonnes fêtes et bonne année!

    Réponse

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