Les Vert-e-s vaudois-es me font l’honneur de me désigner pour la course au Conseil des Etats

Les Vert-e-s vaudois-es me font l’honneur de me désigner pour la course au Conseil des Etats

12 novembre 2022

Photo : Keystone

Réécouter ici mon interview à Forum (RTS) juste après ma désignation par l’assemblée.

Découvrir ci-dessous mon discours devant l’Assemblée générale des Vert-e-s vaudois-es à Renens le 12 novembre.

Chères et chers collègues et ami-e-s,

Si l’on m’avait dit il y une année que je me lancerai dans cette aventure du Conseil des États, j’aurais écouté d’une oreille polie et je n’y aurai probablement pas cru…

Mais il se trouve que la politique est rarement faite de plans de carrière et de trajectoires rectilignes. La politique est faite de moments d’opportunité et de moments de responsabilité.

Quand il s’est avéré que toutes mes collègues élues fédérales ne pouvaient pas être candidates à la candidature au Conseil des États, il s’est posé pour moi la question de prendre mes responsabilités et de me lancer dans cette aventure, au service de notre projet et de nos combats.

Après un long processus de réflexion en couple, en famille et avec mes amies et amis politiques – une telle campagne et un tel mandat ont des grosses conséquences sur la vie privée et familiale – j’ai abouti à cette décision qui m’a amené à être là devant vous aujourd’hui.

Et aujourd’hui, je suis très déterminé.

Si je me suis décidé à me lancer dans cette aventure, c’est sur la base d’une double conviction :

La première conviction, c’est que je peux être un bon porte-voix, un bon porte-drapeau de notre projet, tant durant la campagne qu’une fois élu aux Etats si vous et la population vaudoise le veulent bien.

Je crois que je serai un bon porte-drapeau de l’écologie car je pourrai incarner cette nouvelle génération des Vert-e-s qui est prête à prendre ses responsabilités pour la transition : j’ai 20 ans de moins que la moyenne d’âge du Conseil des Etats mais en même temps j’ai déjà 16 ans de mandats parlementaires à mon actif aux trois niveaux de l’État (commune, canton, Confédération).

Je serai un bon porte-drapeau de l’écologie car le Parlement est une arène dans laquelle je me sens comme un poisson dans l’eau. Avec les collègues député-e-s, nos Conseillères et Conseillers d’État, je crois avoir pu marquer des points importants pour l’écologie durant mes années d’engagement parlementaire : pour ne citer que quelques exemples au Grand Conseil à majorité de droite, aller chercher les arriérés d’impôts de Monsanto qu’un certain Pascal Broulis ne voulait pas aller chercher ; faire adopter un texte demandant de quitter la logique du PIB pour des indicateurs plus qualitatifs ; contribuer à faire échouer un immense projet d’antenne de l’armée au sommet du Mont-Tendre ; participer à l’action verte ayant permis d’interdire dans le canton l’extraction d’hydrocarbures ; donner l’impulsion décisive pour une nouvelle loi sur les écoles de musique dans le canton, pour faciliter l’accès aux élèves et mieux rémunérer les enseignants ; lancer l’idée et faire aboutir ce qui est probablement la plus grande innovation institutionnelle depuis la nouvelle Constitution vaudoise, le Conseil de la magistrature adopté par le peuple il y a deux mois.

Il y a eu des échecs aussi, par exemple dans le domaine si difficile de la migration, comme l’initiative pour le droits politiques des personnes de nationalité étrangère dont j’étais le fer de lance et le co-président du comité d’initiative. Mais c’est comme pour le droit de vote des femmes ou le mariage pour tous : il faut frapper plusieurs à fois à la porte avant de pouvoir entrer.  Les Vert-e-s, nous en savons quelque chose.

Je crois enfin que je serai un bon porte-parole de notre projet parce que je pourrai proposer pour les Etats des compétences pointues dans des domaines centraux pour la transition : j’ai fait des études de droit et de sciences de l’environnement et c’est maintenant le domaine que je pratique le plus comme avocat : le droit de l’environnement. L’année prochaine, j’irai devant la Cour européenne des Droits de l’Homme, avec quelques autres avocats, plaider la cause des aînées pour la protection du climat qui ont attaqué en justice la Confédération pour inaction climatique. C’est la première affaire du genre et le verdict de la Cour aura un retentissement mondial.

La seconde conviction qui m’anime, c’est qu’il est possible de gagner ce siège et de réitérer l’exploit d’Adèle en 2019. Pour une raison toute simple : parce que l’écologie et la lutte contre toutes les formes de domination seront au cœur de la campagne en 2023.

A l’heure où je vous parle, dans la région du Terai au Népal, dans cette région parmi les plus pauvres de la planète, les villages pleurent leurs ouvriers morts sur les chantiers du Qatar, pour que la planète foot puisse suivre une coupe du monde dans des stades climatisés… Et tout indique que la corruption à l’origine de ce scandale ait sévi en partie en Suisse au siège de la FIFA.

A l’heure où je vous parle, la Suisse compte plus de 200 sièges d’entreprises qui produisent du charbon dans le monde et les émissions de GES correspondent à plus que les émissions des USA…

A l’heure où je vous parle, les femmes d’Iran luttent pour leur liberté au péril de leur vie… et le Conseil fédéral refuse de reprendre les sanctions de l’UE à l’égard du régime iranien.

Et le Conseil des États se distingue comme le plus grand bastion de l’immobilisme sur la voie de la transition, malgré les immenses efforts de nos courageuses Sénatrices et Sénateurs.

Le Conseil des États veut supprimer toute étude d’impact sur l’environnement et toute protection des débits résiduels des rivières pour augmenter la production d’électricité dans des biotopes protégés au lieu de miser sur la sobriété et les panneaux solaires sur les toits.

Le Conseil des États a récemment refusé d’aligner les indemnités journalières pertes de gains des femmes enceintes sur celles des militaires, car, a-t-il dit, la grossesse est un acte volontaire alors que le service militaire est une contrainte.

Le Conseil des États va certainement faire pencher la balance le 7.12 et faire élire un lobbyiste professionnel des énergies fossiles au Conseil fédéral…

Le Conseil des États, la semaine après le vote sur AVS 21, a refusé une demande toute simple de la session des femmes de soumettre les employées de maison aux protections du droit suisse du travail…

Mais il y a des raisons d’espérer. Parce que la légitimité a changé de camp : plus personne aujourd’hui ne se moque de nous et nos idées. Parce que ce que nous redoutons depuis des décennies est en train de se passer sous nos yeux. Mais aussi parce que nous avons pu montrer au fil des dernières décennies que nous sommes visionnaires et compétents. Nous devons maintenant retrousser nos manches et mettre la Suisse sur la voie de la transition. Puisque maintenant tout le monde se réclame de l’écologie (lol), nous allons les prendre au mot : il faut que nous passions de la parole aux actes. Nous les Verts nous y préparons depuis des décennies. Nous avons plus que quiconque les compétences et le savoir-faire pour relever les défis immenses auxquels nous sommes confrontés. Notre génération est prête à s’y lancer…

Peut-être vous souvenez-vous lorsque j’étais devant vous lors de l’AG pour les élections fédérales 2019, j’avais dit que je ne me vexais pas si l’on me traitait d’animal politique et qu’à ce titre je serais honoré de pouvoir rejoindre la « ménagerie bernoise ». Maintenant que j’ai rejoint cette ménagerie au Conseil national, je serai heureux de pouvoir rejoindre les ours du Conseil des États…

Merci de votre écoute et vive l’écologie politique.

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