Le blog de Raphaël Mahaim

Il faut une alternative aux lobbys patronaux d’un autre âge

Il faut une alternative aux lobbys patronaux d’un autre âge

par | Mar 25, 2022 | Climat, Economie verte, fiscalité, Travail | 0 commentaires

 

Hier soir, j’ai été élu au comité de la jeune Association suisse des arts et métiers (ASAM), aux côtés de nouveaux excellents membres dont plusieurs romands.
En Suisse romande, lorsqu’on évoque les associations patronales, tous les regards se tournent vers le tout-puissant Centre Patronal, voire dans une moindre mesure vers l’Union suisse des Arts et métiers.

Le Centre patronal, dont la direction de 7 membres est exclusivement masculine, considère que « l’instauration d’un congé paternité n’est pas nécessaire », a mené campagne tambour battant contre la pourtant modérée loi sur le CO2 en 2021 et défend des idées ubuesques en matière de protection de l’environnement. Ces positions sont affligeantes à l’heure où la sortie de notre dépendance au gaz et au pétrole est non seulement indispensable pour la planète mais également vitale pour la paix. L’USAM défend quant à elle souvent des positions analogues.

La tendance de fond vers une modification en profondeur de l’entrepreneuriat en Suisse est en marche et plus rien ne pourra l’arrêter. Une quantité de petites entreprises et indépendants ne se reconnaissent plus dans ces positions héritées d’un autre âge : construction durable, technologies propres, produits et services de proximité, recyclage et valorisation des matériaux, restauration, énergies renouvelables, tourisme, etc. Pourtant, ils sont souvent amenés à solliciter l’appui des associations patronales, pour des prestations ponctuelles (conseil juridique, formation continue, lobbyisme, etc.) ou des services pérennes (assurance pour les employés, caisses de pension, etc.). Les cotisations des membres, les revenus tirés des prestations et services proposés, etc., servent à financer la diffusion de ces positions aberrantes. En clair : recourir aux services du Centre patronal, c’est donner des moyens financiers à celui-ci pour faire campagne contre la loi sur le CO2.

Le petit entrepreneur que je suis est révolté par cet état de fait : un vivier de PME est « captive » d’associations patronales qui défendent la Suisse d’avant-hier, alors que les défis pour demain sont immenses et que l’économie se doit d’y contribuer par sa propre transition. Pour l’heure, l’ASAM n’est de loin pas encore en mesure d’offrir autant de services que ne l’est le Centre patronal par exemple. C’est assez logique quand on sait que ce dernier compte 320 collaborateurs. Mais il faut voir à long terme, car l’entreprenariat durable est en forte croissance. L’ASAM arrive aujourd’hui en Suisse romande et c’est le début d’un tournant. Il est temps de changer d’ère !

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