Le blog de Raphaël Mahaim

J-32 : Priorité « utopiste » no 2 : une gestion durable des ressources naturelles

J-32 : Priorité « utopiste » no 2 : une gestion durable des ressources naturelles

par | Sep 21, 2011 | Energie, Générations futures, Ressources naturelles | 0 commentaires

Après la première priorité « utopiste » publiée la semaine dernière – une réduction du temps de travail –, voici pour le billet d’aujourd’hui la deuxième de mes cinq priorités « utopistes » : une gestion durable des ressources naturelles.

D’abord, le compte-rendu de la veille et le programme de la journée :

Le programme du jour : toute l’après-midi : action « Les Verts au féminin » à Berne avec les autres candidates et candidats des Verts au Conseil national (plus de détails dans le billet de demain)

Le récit de la veille : séance du bureau des Verts VD tôt le matin consacrée à l’élection complémentaire au Conseil d’Etat – séance de groupe parlementaire – session du Grand Conseil toute la journée – et de nouveau séance du bureau des Verts VD de 17h à 18h30 au sujet de l’élection complémentaire au Conseil d’Etat

  • Nombre de courriels concernant la politique : 60
  • Nombre de téléphones concernant la politique : 4
  • Nombre d’heures consacrées à la politique : 10

Priorité « utopiste » no 2 : une gestion durable des ressources naturelles

Notre système économique consomme bien davantage de ressources naturelles que ce que les écosystèmes peuvent produire au fur et à mesure. Notre société humaine vit au-dessus de ses moyens, à l’image d’une société anonyme qui dilapide petit à petit son capital. Si tous les habitants de la planète consommaient autant de ressources naturelles que les Suisses, nous aurions besoin de quatre planètes pour assurer notre avenir.

Quelles qu’aient été ses faiblesses méthodologiques, le fameux rapport Meadows du Club de Rome, publié en 1972, a eu le grand mérite de tirer un retentissant signal d’alarme : la croissance économique et le progrès technologique ne sauraient être illimités ; ils se heurtent au seuil de tolérance imposé par la nature elle-même, à sa « capacité de charge ». La maîtrise totale de la nature par l’homme – cette logique d’appropriation exprimée par la garantie absolue de la propriété héritée de la Révolution française – doit être fondamentalement remise en question.

Nous devons repenser notre manière de préserver les ressources naturelles. Les politiques environnementales actuelles restent fondées sur une protection localisée et partielle des ressources. Rares sont les politiques publiques qui visent à préserver sur le long terme le stock d’une ressource. En l’absence de limite globale à la consommation d’une ressource, l’être humain a une fâcheuse tendance à puiser dans ce stock sans se préoccuper de sa préservation à long terme.

Pourtant, il est possible d’élaborer un modèle de gestion durable des ressources naturelles. Pour les ressources renouvelables, le principe en est simple : seule la consommation des « intérêts » de la ressource est autorisée, à l’exclusion du « capital » lui-même. En d’autres termes, si l’on veut préserver une ressource renouvelable à très long terme, la seule solution consiste à en déterminer un stock de base dans lequel on ne puisera jamais. En Suisse, la protection des forêts obéit à une règle de ce type : la surface totale des forêts sur le territoire national devant être préservée, tout défrichement doit nécessairement être compensé par un reboisement équivalent ailleurs. Le bilan de ce mécanisme est excellent: la taille des forêts est plutôt en légère croissance en Suisse. Ce type de réglementation doit être élargie à d’autres ressources naturelles,

Quant aux ressources épuisables, la durabilité commanderait de ne jamais y toucher. Car la consommation d’une unité de ressource implique par définition sa disparition définitive pour les générations futures. On pourrait toutefois admettre une exception à cette règle : la consommation d’une ressource épuisable devient admissible dans la mesure où il existe un substitut renouvelable équivalent en guise de « compensation ».

Ce modèle théorique – largement documenté dans la littérature consacré aux politiques environnementales – doit servir de fil rouge à l’action politique. Bien évidemment, sa mise en œuvre concrète dans la législation nationale et internationale n’est pas chose aisée. Cela implique notamment de tenir une sorte de « comptabilité environnementale » de l’état des ressources naturelles, comme nous le faisons avec nos ressources financières et économiques. Cela implique également de fixer une limite absolue à la consommation de chaque ressource naturelle prise individuellement, une tâche politique bien ardue lorsqu’on connaît l’incapacité crasse de l’être humain à dépasser les réflexions du court terme.

« Utopiste », me direz-vous, surtout dans un monde où l’on n’est même pas fichu de réfléchir sereinement aux alternatives au pétrole… Oui, précisément, « utopiste » !

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